Yeshoua nous dit qu’il est venu non pour abolir la Torah et les prophètes mais pour remplir. Malheureusement la plupart des traductions ne rendent pas ce mot comme il le faut. Pleroo = remplir
Qu’a-t-on besoin de remplir ? Dans le livre des psaumes 19:7 il est écrit que la torah de l’Eternel est parfaite. Par conséquent, comment remplir quelque chose qui est déjà parfait ? Quelque chose qui est parfait apparemment n’a pas besoin d’être rempli.
Comment concilier ça ?
Yeshoua est la torah et il est celui qui a donné la torah. Donc il n’est pas enfermé dans la torah, il est donc le seul habilité en tant que Messie à outrepasser le commandement de Deutéronome 4:2 : « vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien ». Il n’est pas juste un législateur, il est le législateur suprême parce qu’il vient des cieux. On pourrait donc conclure qu’il a le pouvoir de retrancher des commandements et d’en ajouter, et cette conclusion ne serait pas fausse. Mais en Matthieu 5:17 il déclare sans équivoque que la seule chose qu’il ne fera pas c’est supprimer quoi que ce soit. Cependant il ne s’interdit pas d’ajouter quelque commandement. Au contraire, le terme « remplir » montre même qu’il a l’intention d’ajouter d’autres commandements.
Généralement, la suite du texte est comprise comme étant une réfutation de certains commandements de la Torah, avec la fameuse formule « vous avez entendu qu’il a été dit… mais moi je vous dis ». Dans cette série d’articles nous allons donc analyser chaque formule pour voir si Yeshoua opère un changement dans la Torah en supprimant certains commandements ou s’il ne fait qu’ajouter à ce qui existe déjà sans pour autant supprimer ni même un yod (iota).
Nous analyserons le premier commandement qu’il traite :
Matthieu 5 :21-26
Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens: Tu ne tueras point; celui qui tuera mérite d'être puni par les juges. Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d'être puni par les juges; que celui qui dira à son frère: Raca! Mérite d'être puni par le sanhédrin; et que celui qui lui dira: Insensé! Mérite d'être puni par le feu de la géhenne. Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande. Accorde toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu'il ne te livre au juge, que le juge ne te livre à l'officier de justice, et que tu ne sois mis en prison. Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu n'aies payé le dernier quadrant.
Le commandement dont il parle ici est l’interdiction non de tuer mais d’assassiner. La nuance est importante car rien n’interdit de tuer quand on n’a pas le choix en cas de légitime défense, mais assassiner c’est tuer sans cause. Ce commandement se trouve en Exode 20:13 et en Lévitique 24:21. Le mot qui est traduit par « puni par les juges » peut aussi se traduire par « châtié » « coupé ».
On voit tout de suite après qu’il n’annule pas ces commandements, mais il les approfondit pour arriver à des ajouts qui sont :
a) l’interdiction de se mettre en colère contre son frère ;
b) l’interdiction de dire Raca à son frère ;
c) l’interdiction de lui dire « insensé ».
On remarquera au passage la graduation dans les punitions contre ceux qui transgresseront ces trois nouveaux commandements. On passe du juge qui selon le fonctionnement de l’époque s’occupait de trancher sur les petits différends locaux, ensuite le sanhédrin pour les affaires un peu plus importantes et ensuite le feu de la géhenne qui est le jugement réservé à Dieu lui-même. On voit par la suite qu’il se prononce en faveur d’une conciliation entre frères en cas de différends plutôt qu’en faveur d’une intervention des juges qui pourtant est prévue par la Torah. Nous étudierons cela dans un prochain article lorsque nous verrons sa position vis-à-vis des autres commandements qu’il cite.
Shalom